L'enregistrement [Procès de Sydney]

Sydney,
15:02, heure locale.
Motel.

Jean-René était assis devant les écrans d'ordinateurs depuis cinq bonnes heures. Son collègue devrait arriver dans pas longtemps. La porte s'ouvrit, et Serge entra.

-J'ai l'enregistrement. Apparemment il était avec un accusé assez merdique, dit-il.

-Ah ! Ça fait deux mois qu'on cherche une preuve contre ce mec. Fait nous écouter ça.

Serge mit le CD dans le lecteur et on entendit deux hommes parler. Une avec la voix grave qui devait être ce Mr. M, et l'autre avec une voix assez banale qui devait être un pauvre marine banal jugé pour un acte banal.

//Début de l'enregistrement//
-Rentrez.
-Ah ! Je suis content de vous voir ! Que dois-je faire ?
-Asseyez vous.
[Bruit de chaise]
-NAN MAIS VOUS ÊTES CON OU QUOI ? VOUS VOUS RENDEZ COMPTE DE CE QUE VOUS RISQUEZ EN FAISANT CE GENRE DE CONNERIES ? Johnson, nous vous avons beaucoup payé, et tout ceci pour une cause que vous connaissiez très bien et assumiez à l'époque de notre engagement. Vous devez comprendre que vous et moi risquons très gros si on découvrait nos activités. J'ai eu un appel d'en haut, et on me persuadait de vous tuer.
[Glups]
-Me ... me tuer ? Pourquoi ? Je vous est toujours bien servi, j'ai honoré et honore toujours nos engagements. Mais ce con avec son scaphandre de merde m'a torturé et blessé un équipier. Vous devez comprendre que je suis un marine avant tout ! Merde !
[Coup de poing sur le bureau]
-Changez tout de suite de ton. Je suis d'accord avec vous, et j'ai plaidé votre cause avec "lui", et ça a été difficile, car croyez moi il était très énervé. Imaginez un instant qu'on remonte votre passé, et qu'on gratte un tout petit peu trop loin. Que ce passe t-il après ? Des années de labeurs fichues et nous, discrédités auprès de tout le monde. Voir pire. Je vais donc effacer une partie de votre dossier, et déposer un petit quelque chose auprès des jurés. Mais tout ceci est la dernière fois, car si ce genre de chose se reproduit, je serai contraint de mettre terme à notre contrat d'une manière terrible. Me comprenez vous ?
-Oui, mais laissez moi vous dire que commence à en avoir assez, et que si je continue à bosser pour votre sale con de boss c'est uniquement pour "vous savez quoi".
-Je comprends tout à fait. Je vais donc vous demander de quitter mon bureau, et de ne pas parler de cette conversation à qui que ce soit.
[Bruit de pas, claquement de porte]
//Fin de l'enregistrement//

Jean René leva doucement la tête vers Serge.

-Mec, je crois qu'on est tombé sur quelque chose de beaucoup plus énorme. Quelque chose d'obèse ...

-Ouais et je crois qu'il va surtout falloir se renseigner sur ce "Johnson" et prévenir le boss, sinon on va vite se retrouver dans la merde.

Jean René et Serge arrivèrent en courant à leur "QG". Un bar abandonné et transformé en un repaire rebelle. Serge toqua à une porte et un homme dans un grand fauteuil noir lui tournait le dos. Sa voix grave prit la parole :

-Jean, qu'a tu de si important à me dire ?
-On a trouvé quelque chose de plus énorme que tout ce qu'on a sur M. Écoutez ça !

Après que Serge est passé l'enregistrement, l'homme se tourna, l'air étonné. C'était un homme assez âgé, avec un jeune chiot dans les bras : c'était un jeune labrador avec l'œil brillant, et rond. De nombreuses cicatrices sur son visage indiquaient que c'était un ancien soldat, ou qu'il avait participé à des batailles. Il regarda à tour de rôle Jean-René et Serge puis prit la parole :

-Vous avez cherché des info. sur ce Johnson ?
-Oui, dit Serge, mais on à rien trouvé, et ça doit être parce que M a tout effacé.
-Hum ... je vois. Ou est ce jeune homme maintenant ?
-Dans une mission d'escorte à bord de l'UNSC Support.
-Tiens, dit l'homme en souriant. Comme par hasard.
-Qu'est ce que je fait patron ?

L'homme se frotta la barbe mal rasée et déclara d'une voix grave :

-Ramenez le moi.