Une petite escale [Suite du désert]

-Hornet Alpha-3-Victoire-Charlie-8-2-4-Tango, ici Pélican 9-3-0 du SRN. Veuillez vous identifier et clarifier vos attentions, à vous.

Lorsque cette phrase retentit dans les hauts parleurs, les estimations défilèrent à toute allure dans la tête pourtant bien étroite du Spartan numéro 214. Quelles étaient ces chances de réussir à convaincre Miller de sa bonne foi ? Aucune, il était réputé comme étant l'un des plus violents de son groupe, et qui plus est, il l'avait déjà frappé une fois. Il estimait aussi ses chances de survie si jamais un combat s'engageait avec les Pélicans. Ses talents de pilote étaient conséquences, suffisament pour tenir tête à la plupart de ceux qu'il pourrait affronter. Dans le pire des cas, Cassandra et sa vitesse de calcul représentait un avantage majeur dans un duel aérien. L'IA, si elle prenait les commandes, pourrait analyser les trajectoires plus vite que n'importe quel cerveau humain.
Hélas l'armement et le blindage du pélican était largement supérieur, et ils étaient plus nombreux histoire d'arranger les choses. Les munitions de son véhicule était limité, et il avait deux marines qui risquaient de ne pas survivre à un affrontement trop violent. Bref, c'était assez mal partit, il valait peut être mieux partir, le vaisseau de plus petit gabarit avait ses chances de fuir. Il détestait refuser le combat, même désespéré, mais la voix douce de l'IA lui servait de raison, ou peut être était-ce sa présence dans son flux cérébrale.
Il entamait une manoeuvre de repli lorsqu'on l'interrompit dans son geste.

-Laisse-moi leurs parler !

Alors voyons, soit le marine avait un plan génial, soit il considérait que tout était fichu et il voulait se défouler en balançant des insultes sur le canal afin de mourir le coeur léger. La deuxième solution paraissait plus probable, c'est en tout cas ce que ferait Adrix à sa place, histoire de rigoler un peu avant de faire le grand plongeon.

- Je crois que c’est une mauv…

-C’est pourtant le seul moyen pour ne pas se prendre leurs missiles, connecte-moi à la fréquence !

Il ne put pas vraiment protester, car c'est Cassandra qui prit les devants en branchant James sur la liaison radio. Elle était très douée pour prendre ce genre de décisions éclaires, plus encore pour ne pas en parler à son partenaire avant.

-Ici l’agent du SRN James Wellsey, nom de code" Mrs.Green ", nous n’avons aucunes intentions hostiles à votre égard. Alors ne tirez pas, je répète ne tirez pas !

*Agent du SRN ?!... Il y en a même ici !*

*James ?!... C'était le prénom de mon chien*

Pour dire la vérité, Adrix ne se souciait plus des services de renseignement depuis un moment. En effet, les rapports que ces derniers écrivaient sur lui étaient en général si catastrophiques, en dépis de ses états de services excellents, que ça ne pouvait pas vraiment empirer. C'est d'ailleurs grâce à eux que le numéro 214 passait environ deux ou trois fois plus de temps que ses congénères en cryo sommeil...

"Avec un nom pareil, si le Colonel ne viens pas te passer le bonjour ça serait une chance exceptionnel... Mais puisqu'on en est aux présentation et qu'on va faire un bout de chemin ensemble. Lieutenant Odst William Ost, 1° Escadre du système Splendor, pour vous servir."

Ce qui ne semblait pas être le cas de Will dont la nervosité était presque palpable depuis l'intérieur du cockpit... ou peut être était-ce les capteurs thermiques qui indiquaient une augmentation de son rythme cardiaque, va savoir.
Mais l'ambiance restait relativement calme à l'intérieur du petit vaisseau, encore heureux, car si le petit groupe de galère venait à s'entre déchirer ils n'étaient vraiment pas sortit de l'auberge. Pour chacun des trois compères, les deux autres étaient le dernier soutien sur la surface de l'Anneau. L'ODST se détendit, visiblement leurs relations redevenaient normales. Tant mieux, car le spartan commençait à bien aimer les deux têtes brûlées qui l'accompagnait.

- Désolé mais vous comprenez déjà que je vais peut-être passer en cour martiale pour ça voir pire, pas la peine de donner plus d’infos sur moi. Appelez-moi juste « dark » vu que c’est vrai on va passer encore un bout de chemin ensemble.

Le spartan, sans détourner le regard de la route qu'il prenait, commenta tout de même d'un ton léger, sur le ton de la conversation entre copains.

-Oh t'en fais pas ça restera entre nous. Je suis un civil maintenant, je me contrefou des histoires du SRN. Mais si tu ne veux pas en donner plus, je ne vais pas te forcer.

Puis avec une certaine fierté énergique dans la voix et un pouce levé en signe de confiance

-Spartan numéro 214 pour vous servir, mais appelez moi Adrix, ce serait plus sympa. Spécialiste de la démolition. Vous avez peut être déjà entendu de moi, je suis le seul type de cette galaxie a avoir tenté de cuire son repas sur un réacteur nucléaire.

-Hmm ... Monsieur Wellsey. C'est marrant vous êtes un des seuls dossiers que je n'ai pas encore eu le plaisir de lire. Vous savez ce qu'il en coute de révéler son identité HEIN PETIT MERDEUX ?!
Oh oui vous allez manger Mrs. Green. Vous allez prendre du lourd. Très lourd. On reparlera de tout ca rentré, si vous n'êtes pas déjà mort bien entendu.

Toujours aussi charmant ce Miller décidement. Juste avant qu'il ne coupe la communication, et malgré les recommandation de l'IA, le spartan eut juste le temps de lancer d'un ton ironique après une bise sonore dans le vent.

-Oui nous aussi on vous aime Colonel !

Il voulut rassurer James sur son avenir. Car l'homme du SRN semblait aussi blanc que du linge.

-T'inquiètes pas mon gars. Que peuvent-ils faire ? T'envoyer sur Halo pour te punir ? Et puis pour peu que notre chef adoré en sorte pas tout autant crever que nous... Tâchons déjà de partir d'ici en vie. Après t'en fais pas, Cassandra est programmée pour pirater les systèmes informatiques, une fois au pays on arrangera un peu ton dossier s'il faut... je l'ai déjà fait avec le mien.

Il avait effacé quelques incidents de travails négligeables qui faisaient tâche au milieu des catastrophes de grandes envergures. Il était un artiste, il ne voulait laisser que les chefs d'oeuvres comme trace de son passage !