Le chantage ne marchera pas.

Reach. 14H00. Complexe militaire du CSNU-Quartiers nord.

-"...soyez prêt pour ce soir."

-"Ne vous en faites pas colonel. Je le suis déja."

-"Tant mieux caporal. Repos".

Un homme sortit de la pièce, assez tendu. Il passa devant moi et m'adressa un bref salut, le regard en coin. Adossé au mur du couloir, je le regardai s'éloigner jusqu'a que le bruit résonnant de ses pas disparaisse. J'entrai alors dans le bureau, le colonel m'attendait en sirotant une tasse café, adossé à son large fauteuil en cuir.
Il me dévisagea, puis posa sa tasse sur le bureau.

-" Capitaine, je sait que vous n'êtes efficace au maximum que seul ou avec des coéquipiers avec lesquels vous travaillez souvent. Seulement... lors de votre récente permission, votre remplaçant s'est montré plutot efficace au sein de votre équipe."

-"Colonel, abrègez s'il vous plait."

-"Je ne rentrerais donc pas dans les détails, vous ferez équipe avec votre remplaçant durant l'operation suivante;"

-"Mon colonel je n'ai jamais travaillé avec lui, il se pourrait qu'il ne..."

-"Je suis désolé, mais cette fois-ci vous n'aurez pas le choix. Nous n'envoyons que deux hommes sur le terrain. C'est une extraction d'otage, vous devrez opèrer rapidement, discrètement; une frappe chirurgicale somme toute."

-"Vous semblez pressé..."

-"Vous partez ce soir à 18h00, le déroulement de l'opération vous sera détaillée dans le pélican qui vous y conduira."

-"Autre chose ?"

-"Vous pouvez vous retirer." Lâcha le colonel, un sourire en coin.

Reach. 17H50. Complexe militaire du CSNU-Armurerie

Dix minutes avant embarquement.
Il regnait une athmosphère étouffante particulière à ces jours d'été interminables; la respiration n'en est que plus pénible dans cette ambiance lourde. Après avoir traversé une petite cour en gravier près des salles d'embarquement, j'arrivai enfin à l'armurerie, mon squat favori, c'était un vrai trésor ce lieu, un sanctuaire de l'armement. C'était en fait un salle préfabriquée en métal et en acier, comme la plupart des bases secondaires de l'UNSCDF. De petite tubes à gaz diffusaient une faible lumière rouge qui se réfléchissait sur les nombreuses étagères d'armement. Il n'existait aucun lieu mieux fourni en armement sur toute cette foutue planète.
L'armurier, un type bien sypathique, fourré derrère son comptoir métallique, rangeait les derniers arrivages de munitions. Il m'adressa un petit signe de la main, et me fit signe de venir.

-"Je vous ai déja tout préparé John, tout est là, ça vous changera de vos vieilles armes dont vous ne vous séparez jamais."

-"Elles ne me font jamais défaut vous savez."

-"Mouais, ne vous y attachez pas trop; bon, voilà un fusil d'assaut BR55, avec une lampe tactique, silencieux, tout ce que connaissez hormis un meilleur système de refroidissement, je pense bien que tous vos chargeurs y passeront avant qu'elle ne surchauffe votre pétoire. Je vous rend votre fusil sniper. On m'a demandé de vous donner de matériel explosif, prenez ça..."

-"Des mines ??! Je sait pas qui a passé commande mais ça correspond pas à l'objectif de mission..."

-"M'emmerdez pas avec ça, je fait mon boulot. Tenez, du ruban thermal à détonateur, des grenades aveuglantes et.. ce sera tout, vous avez déja le reste."

-"...

Une fois le plein fait, je sortis de l'armurerie, -5 minutes avant embarquement.
Ce mec m'a rajouté au moins dix kilos d'explosif, je peut faire pèter un quartier entier de Mombasa avec ce bordel !

J'avais déja tout ce qu'il me fallait pour la mission, pâte plastic explosive, détonateurs... pourquoi me rajouter ça ?... je ne sait pas à quoi m'attendre pour cette foutu mission, on m'a peut être caché des choses...