Forum Rpg sur l'univers d'Halo |
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| Le profil bas [rp solo] | |
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Maxwell Valcke Rebelles, Marginal, Electron Libre
Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 26/08/2015
Feuille de personnage Arme n°1 : MA5K Autre Compte : Arme n°2 : Hachette militaire
| Sujet: Le profil bas [rp solo] Dim 10 Jan 2016 - 19:57 | |
| Avant toute chose, il est utile de mentionner que les martyrs n'avaient clairement aucun amour pour le luxe. Basés dans les restes d'une vieille mine ancrée sur un météore de la taille d'une lune, les mieux lotis profitaient de la lumière froide d'inépuisables néons tandis que les autres, plus nombreux, se contentaient de se déplacer à la lampe torche au milieu de ténèbres glauques en inhalant difficilement cette antique oxygène recyclée transportant une odeur atroce, mélange de renfermé et de cadavre en décomposition. La mine disposait de deux centaines de chambres personnelles de petite taille, mais il n'y avait jamais plus de trente martyrs postés dedans en même temps, aussi ces derniers s'étaient vite rassemblés dans la même zone d'habitation, la première, qui répondait à la classique appellation de "Bloc A". Cela permettait d'avoir au moins un simulacre de vie social avec les voisins de chambres, et évitait que les plus superstitieux ou influençables ne succombent à des crises de paranoïa tout seul dans le noir, au fond d'un bloc d'habitation que personne ne visite jamais. Ainsi, les premiers membres avaient adoptés ce bloc, et les nouveaux-arrivants avaient suivi. 54 martyrs vivaient donc dans les alentours ou a l'intérieur du Bloc A lorsqu'ils n'étaient pas en mission. Maxwell Valcke, de son coté, dormait dans la dernière chambre du bloc E, le plus délabré, à l'opposée totale de son jumeau peuplé. Constamment plongée dans les ténèbres, cette section d'habitation voyait la plupart de ses salles inhabitables, tant la rouille et la vermine les avaient rongées. Les chambres E-45 et E-44 avaient d'ailleurs été condamnées depuis longtemps et pour cause : Un trou de la taille d'un poing, menant directement dans le vide, était un jour apparut dans la salle de bain que les deux pièces partageaient. Hors donc, le jeune leader des martyrs, après avoir rapidement inspecté l'intérieur de E-50, avait négligemment installé un vieux matelas sur le sol, dépoussiéré une table et une armoire en métal sur lesquelles il pourrait stocker ses affaires, jeter le reste du superflus oubliés par les anciens habitants dans le couloir, avant de se poser sur le lit, à attendre que quelque chose nécessite sa présence. Parfois, il sortait pour aller au stand de tir de fortune du Bloc C et passé des heures à vider des chargeurs sur des cibles cartonnées représentants marines et civils "pourris". Mais personne, ou presque, ne bénéficiait du droit d'engager une conversation avec lui ou de frapper à sa porte.
En fait, en dehors de ses coordinateurs, Maxwell ne laissait qu'un seul être le tirer de ses réflexions douloureuses.
"-Tu sais, je pense qu'un jour la haine nous aura quittée. Même toi. Surtout toi. Peut-être que la rébellion l'emportera, peut-être pas, mais en tout cas, la haine sera partie. Alors, à ce moment-là, toi, Monsieur Valcke, tu seras de nouveau capable de penser à autre chose qu'au passé. Tu redécouvriras ce qu'est la vie, l'amitié, l'amour. Et tu seras heureux. Alors je... -Qu'est-ce qui te fais croire que j'écoute ne serait-ce qu'une seule de tes conneries?" Petit ricanement fatigué. Maxwell alluma sa vieille lampe de chevet en soupirant sans décrocher ses yeux de celle qui quittait son lit pour se rhabiller. Fébrilement, le jeune homme se mit à chercher, dans les recoins de sa couette, la cigarette qu'il avait laissé là l'heure d'avant. "-Rien, je n'y crois pas. Mais je crois en ce que je dis." Déclara, tout sourire, la demoiselle qui lui tournait le dos, en attrapant sa veste militaire. Maxwell ricana à son tour en glissant le fruit de ses recherches entre ses dents jaunes. Avachi ainsi sur son matelas posé sur le sol, torse nu, le sourire aux lèvres et les yeux mi-clos, le jeune homme avait l'air d'un ivrogne ou d'un sdf particulièrement chargé. Chose qu'il savait parfaitement et qu'il aimait d'ailleurs cultiver. De son coté, Eva, sa "compagne" s'efforçait de se grimer en quelque chose de plus ou moins dangereux. Ses cheveux blonds étaient coupés courts, son visage fin, souvent renfrogné, n'était jamais maquillé et ses habits étaient ceux d'une combattante quelconque, qui ne mettait clairement pas en valeur ses formes, déjà peu présente. Tee-shirt, veste militaire et pantalon de treillis, sans oublier les habituelles rangers. Elle avait presque l'air féroce, si on oubliait de s'attarder sur ses yeux gris d'une envoûtante beauté et son visage en V d'éternelle gamine espiègle. "-Et mets un peu moins de parfum la prochaine fois Eva, ou change-le, celui-là est affreux." Il esquiva d'un mouvement de tête sa chaussette, qu'elle venait de lui jeter au visage. "-T'es vraiment un infâme connard ! -C'est pour ça que tu m'aimes chérie." Précisa l'infâme connard sans la quitter des yeux. Eva franchit le seuil de la porte pour tomber nez à nez avec James, ce type louche ayant la capacité inhabituel d'éternellement sourire. Elle ignora royalement le ricanement de ce dernier et disparut dans les ténèbres du couloir tandis que le nouvel arrivant soufflait sur son habituelle mèche de cheveux bruns, encore et toujours devant son oeil droit. "-Ah, salut James." Salua l'occupant des lieux en écrasant sa cigarette sur le sol métallique, à droite de son matelas, recouvert par une vingtaine d'autres cadavres de clopes. "-Tu veux que je repasse? Je vois que t'as déjà eu ta visite du mois..." Le mégot fendit l'air pour frôler l'oreille du plaisantin et finalement s'écraser contre la porte derrière-lui. La seule réaction de ce dernier fut un court ricanement nasillard. "-Tu devrais avoir honte d'emmener avec toi cette pauvre fille. -Tu devrais avoir honte de te mêler de ce qui ne te regarde clairement pas. L'éternel sourire de James resta solidement ancré sur ses lèvres et il hocha la tête lentement avant d'enchainer : "-La salle de Briefing est prête, le taxis aussi. Mais, je constate que ce n'est pas ton cas. -Ah, bien." Le ton de Maxwell avait changé, comme d'habitude. Son visage aussi d'ailleurs. James savait pourquoi. Le chef martyr avait de nouveau jeté son masque de jeune homme avenant pour reprendre ce visage dur, fermé, qu'il avait depuis son arrivée chez les rebelles, des années auparavant. Rapidement, le propriétaire des lieux se leva, enfila à son tour ses vêtements -un pantalon de treillis, un débardeur blanc et des bottes renforcées- puis attrapa la hachette militaire qui trainait sur la table au centre de la pièce, pour rejoindre au pas de course la salle de briefing, suivit par le souriant James.
***
"-Bien, maintenant que tout le monde est là... -Pas la peine d'en rajouter mon vieux, dis simplement ce que tu dois dire." Le coordinateur martyr William Monroe passa sa main le long de sa mâchoire recouverte d'une barbe de trois jours en considérant gravement le grand type qui venait de l'interrompre non sans remarquer le remerciement discret qu'avait destiné Maxwell a ce dernier. Pinçant les lèvres et passant outre cette énième preuve d'insolence, il reprit : "-Il y a deux ans, sur Mars, la cause a monté l'opération Seekwater..." Dix paires d'yeux se braquèrent aussitôt sur lui tandis que James entrait à son tour en fermant discrètement la porte derrière lui. L'atmosphère de la salle de contrôle sembla d'un coup bien plus pesante. Sans doute parce que son auditoire ne lui inspirait aucune confiance. A la réflexion, un tel agglomérat de gueules cassées et de gamins trop sérieux ne pouvait qu'instaurer un sentiment de méfiance dans le cœur de chacun. "-Ladite opération avait deux but : Le premier étant de débarrasser la cause d'une bande de radicaux fascistes, le deuxième, récupérer des dossiers importants du SRN planqués au fin fond de la base militaire Seekwater. Les suivants du grand Duc ont donc passés un vicieux accord avec nos potes fascistes, avant de fournir a chacun de leurs membres des munitions et des armes radioactives ainsi que de fausses informations concernant le manque de moyen des troupes de défenses de Mars, le jour d'une manifestation particulièrement importante censée se dérouler autour de l'ascenseur orbital de la planète. Les fascistes se sont précipités sur l'occasion pour causer un véritable massacre sur les lieux de la manif'. " Quelques ricanements se firent entendre. Même si personne n'aimait ces abrutis de fascistes parmi les martyrs, on ne pouvait décemment pas cracher sur la mort de quelques pourris de l'UNSC. William marqua une pause, durant laquelle il fit pivoter son fauteuil roulant vers la vieille table holographique au centre de la salle. Une dizaine d'écrans différents apparurent aussitôt, chacun d'eux retransmettant en avance rapide les nombreux comptes rendus de la presse sur ce terrible drame. Il y avait pas mal de vue aérienne sur un épais écran de fumée noire entourant l'ascenseur orbital sur plusieurs centaines de mètres. "-Une usine d'armement à été emportée dès la première minute, ce qui a mit les autorités et les marines sur les dents. Les militaires sur place, pas vraiment armés en conséquence, ont vite été débordés et ont demandés des renforts, que la base la plus proche leur envoya. -Seekwater. On connait l'histoire." Coupa un petit chevelu, adossé contre le mur à droite de la porte d'entrée. "-Daniel, ne m'interromps pas." Le réprimanda William en employant le même ton qu'il aurait employé pour remettre à sa place un gosse de cinq ans. "L'opération se révéla un franc succès, la base, dépourvu d'un peu plus d'un tiers de ses effectifs, n'a pas été capable d'arrêter les vrais gars de la cause, présents en nombres, et ces derniers ont pu prendre ce qu'ils voulaient et s'éclipser avant que l'UNSC ne revienne, après avoir massacré les fascistes de l'ascenseur, pour les coffrer. -Ils les ont possédés. -Carrément ! -Vos gueules, j'ai pas fini. Comme vous le savez, les marines ne sont pas foutu de faire correctement leurs job, aussi l'un des dirigeants fascistes a réussi à s'en sortir. Jusqu'au mois dernier, il a adopté un profil bas en changeant de nom et en oubliant ses anciens comptes. -Mais..."Le pressa Maxwell, qui sentait le coup venir. "-Finalement, alors que les rebelles l'avaient totalement oubliés, il a débarqué d'on ne sait où lors d'une réunion secrète sur Mars même, avec une trentaine de mercenaires de la BRC. Six des neuf agents rebelles présents dans cette réunion ont été tués lors de la fusillades qui a suivie. Les autres sont retenus prisonniers." Quelqu'un toussa, et Daniel s'avança pour résumer ce que tout le monde pensait. "-Ok, et en quoi ça nous concerne? -Je suis d'accord, on s'en branle des histoires des pigeons de la cause." Soutint une autre grande gueule. William soupira longuement avant d'enchainer : "-Le vrai nom d'un des prisonniers est Aaron Carim." Quelques-uns imitèrent le précédant soupire du coordinateur infirme. Aaron était l'un des premiers martyrs, officiellement mort à l'époque où leur ancien meneur, Jensen, sortait tout juste des cellules de la cause. Officieusement...Les plus informés savaient qu'Aaron avait changé d'identité pour se rapprocher de la vraie cause Rebelle et ainsi jouer un double jeu, en fournissant parfois quelques rapports aux martyrs sur les activités rebelles. Cela évitait au groupe d'être autant largué que les autres bandes de marginaux que la cause laissait trop souvent sur la touche lors d'opérations d'envergures. Un traitre parmi les traitres, en quelque sorte. "-Bordel. -Nous en avons longuement discuté avec Maxwell, ici présent. Le fait est que la cause ne va jamais vouloir négocier avec cet abruti, qui va fatalement finir par trop en demander et les prisonniers vont finir exécuter. Les deux autres peuvent crever, mais Aaron doit vivre. Donc on agit. -Ca risque pas de lui niquer sa couverture? -C'est bien pour ça que vous y allez incognito. Les meilleurs agents rebelles ont toujours des amis louches prêts à les sauver, inutile de se nommer. Et "niquer sa couverture" c'est toujours mieux que se prendre une balle dans la tête." Nouveaux ricanements. "-La cause ne va vraiment rien faire pour sauver ses gars? -Trop de risques pour peu de choses. Les rouges, depuis Seekwater, ont reçut l'ordre d'adopter un profil bas sur Mars, envoyer une nouvelle escouade pour foutre le bordel et sauver trois agents de toute façon remplaçable, c'est inimaginables pour ces frileuses." Maxwell se pinça l'arête du nez puis prit la suite du coordinateur en s'avançant à son tour vers la table holographique. "-Donc, l'objectif principal est de ramasser Aaron, discrètement si possible, et vivant. Mais ce n'est pas tout, j'aimerais, si possible, sauver les deux autres agents. Ces petits gars doivent sévèrement grincer des dents, si ils en ont encore, en ce moment, aux mains de ce taré fasciste. Et je suis sûr qu'ils savent très bien maintenant que leurs supérieurs s'en foutent d'eux, ils ne s'attendent pas à revenir a la maison autrement que dans une toute petite boite. Si on les tire de là, ce ne sera pas difficile de les convaincre de rejoindre les martyrs. Des questions?" Personne ne répondit. Sauf James, qui marmonna pour lui-même quelque chose en ricanant. Maxwell ne releva pas. "-Bien, j'ai deux trois trucs à faire, et on se casse. Notre équipement arrivera une journée après nous, dans la planque qu'un contact de James nous a généreusement prêté. En selle." | |
| | | Maxwell Valcke Rebelles, Marginal, Electron Libre
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| Sujet: Re: Le profil bas [rp solo] Dim 10 Jan 2016 - 20:13 | |
| Bouge les doigts. Bouge. Les. Doigts. Impossible, pas dans cette position, pas dans ce froid. Le prisonnier poussa un long soupir sans cesser de frissonner. Ses poings étaient solidement liés et rattachés, au-dessus de lui, à un crochet rouillé qui pendait au bout d'une longue chaine. On avait entravé ses jambes pour qu'il reste ainsi, dans cette position, à genoux et les bras levés, le dos tordu, pour pleurer des larmes de douleurs glacées. Du peu qu'il voyait, la salle ressemblait à la réserve d'une boucherie désaffectée, garnie d'objets rouillés et tranchants oubliés par les anciens proprio. C'était la solution la plus logique. Même si, au fond de lui, le prisonnier craignait une autre vérité : Et si tout ces vieux morceaux de métal coupants étaient ici parce que le nouveau proprio désirait les utiliser? Et si on prévoyait d'user sur son corps ce gros couperet, celui sur sa droite, qui baignait dans une flaque d'huile noirâtre et nauséabonde? Cette simple idée enflamma son imagination et aussitôt, des dizaines de scènes atroces représentant son propre cadavre découpé défilèrent dans sa tête. Non. Du calme. Tu connais cette méthode. L'attente est parfois pire que la torture elle-même. Laisse-la victime s'imaginer des choses pire que ce que tu lui prépares. Fais-la mariner. Fils de pute, si vous croyez pouvoir m'avoir comme ça, je suis pas né de la dernière pluie moi, j'ai l'habitude de... "-Salut." La voix le fit sursauter et durant un court instant, une douleur fulgurante lui traversa les poignets, juste avant que le simple fait de sentir ces derniers disparaisse. Installé comme ça, les coudes au niveau du crâne, sa visibilité et sa mobilité était plus que faible, aussi le prisonnier ne tenta pas de localiser l'origine des bruits de pas qui s'approchaient. "-Engageons gentiment la conversation. C'est quoi ton petit nom? -Myers. -Comme le tueur au masque? -Pardon? -Laisses tomber." Il sentit que son interlocuteur passait dans son dos en enjambant ses pieds douloureusement repliés sur eux-mêmes et s'ordonna d'arrêter de frissonner. Avec succès. "-Je viens pour te maintenir en vie. T'as soif?" Le concerné hocha tant bien que mal la tête. Aussitôt, les liens qui retenaient ses bras se desserrèrent suffisamment pour que sa tête puisse pivoter sur sa gauche, vers son interlocuteur. Un type de taille moyenne, costaud, casquette beige et combinaison de combat, avec un foulard rouge pour lui masquer le bas du visage. Mais c'était pas ça le plus surprenant. C'était le fait qu'il lui tendait effectivement une gourde. Sa première tentative de saisie se révéla parfaitement ridicule, aucune force ne semblant animer ses membres supérieurs. "-C'est le sang, laisse-lui le temps de se remettre à circuler." Lâcha d'un ton détaché son geôlier en défaisant un peu plus ses liens."Quand t'auras bu, je devrais te remettre comme avant par contre, ordre du patron, navré." Deux tentatives plus tard, le prisonnier parvint finalement à se saisir de la gourde pour boire deux longues gorgées. Après l'avoir rendu au porteur de foulard, il retendit ses bras au-dessus de lui, résilier a de nouveau subir ce fichu calvaire. Ce n'était pas de gaieté et de cœur, mais même si ce type aux airs de bons samaritains n'avait clairement pas l'air hostile, il ne faisait rien pour cacher le fait qu'il tripotait constamment la crosse du M6C pendu à sa jambière. "-Je peux poser une question?" Risqua Myers, les dents serrés, tandis que les liens recommençaient à le faire souffrir. Foulard-Rouge répondit en vérifiant ses entraves. "-Dis toujours. -Combien d'autres s'en sont sortis?" Court silence, son vérificateur commença à s'éloigner. "-Vous êtes trois. Une femme, deux hommes." Cette dernière phrase n'obtint aucune réponse. Parce qu'il n'y avait rien à répondre. Le prisonnier entendit simplement les pas du type s'éloigner de plus en plus, avant de percevoir le crissement significatif de l'ouverture d'une porte lourde et usée. Jusque là rien d'anormal. Rien. Si ce n'est les échos d'un cri de douleur, lointain, désespéré, humain...Et terriblement poignant. Les frissons de Myers reprirent de plus belle.
***
La "planque" n'était rien de plus qu'un grand cagibi à l'atmosphère moite et aux murs recouverts de papiers-peint jaune moisi. Sitôt arrivé sur Mars, l'escouade de sauveurs avait été abordée par un grand barbu patibulaire, qui, après s'être présenté comme étant "Le pote de James" s'était dépêché de les entasser à l'intérieur du minable petit appartement, dépourvu de la moindre ventilation avant de s'éclipser aussi rapidement que discrètement, sans demander son reste. Une attitude louche pour un travail louche, le groupe, fatigué par le voyage, n'en avait pas prit ombrage et s'était installé aussi confortablement que possible à l'intérieur du miteux trois pièces pour ensuite entamer quelques travaux de reconnaissances. Le jour d'après, le grand type s'était garé en camionnette dans la petite ruelle devant l'appartement pour décharger une dizaine de cartons, d'apparence anodine, contenant autant d'armes et de munitions. Cinq martyrs de l'escouade l'avaient aussitôt assistés, sans poser la moindre question, et, sitôt son travail terminé, il était repartit une nouvelle fois silencieusement. Désormais, trois jours plus tard, tout semblait fin prêt. Maxwell, assit sur le buffet métallique de la cuisine, jeta négligemment un dossier que le sergent Slick rattrapa au vol et ouvrit à la volée. "-Vous ne devriez pas négliger ainsi vos documents." Lâcha ce dernier d'un ton posé en relisant une page au hasard. Le concerné soupira en levant les yeux au ciel. "-Je connais déjà toutes ces données, j'ai aidé James et son pote traîne-genoux à les composer ! Et arrête de me vouvoyer c'est pénible. -Hm. Vous étiez assis à la même table qu'eux alors qu'ils travaillaient vous voulez dire." Un ricanement lui répondit. "-Ce n'est pas bien. -Hm? -Ce "pas de vouvoiement". C'est vous le chef maintenant." Court silence, Maxwell répondit en s'étirant. "-Et j'ai besoin qu'on me dise "vous" pour savoir ça? -Vous non, vos hommes si." Le chef marginal haussa un sourcil. Fort heureusement, aucun autre martyr ne se trouvait dans l'appartement. Ils étaient tous partis fêter la future réussite de la mission dans quelques bars miteux en laissant fusil et grenade sous les nombreux matelas qui parsemaient quasiment intégralement le trois pièce. Bien évidemment, Maxwell, tout comme Slick, n'avait pas suivi le mouvement. Le premier évitait le contact du monde non-affilié aux rebelles autant que possible, et le deuxième n'aimait tout simplement pas les manifestations de joies. Sommes toute, le sergent Slick Dreike n'avait pas l'air d'un homme appréciant beaucoup de chose. Grand et costaud, martyr de première classe d'un peu plus de trente ans, il était connu par ses confrères pour être un homme fait pour la guerre et tout ce que cette dernière incluait de violent et pernicieux. Son visage long et brut avait sans doute eut quelques fins traits dans une époque antérieure, mais maintenant...La chair de la partie supérieure gauche, y comprit l'œil, avait été emportée par les flammes d'une balle incendiaire lors de Washington, aussi, dans le civil, l'homme cachait ses lacérations derrière d'épais cheveux mi-longs et prématurément gris, recouverts d'une importante quantité de gel. Le reste de sa face renvoyait l'image d'un homme sinistre, à la barbe de trois jours, dont l'œil noir encore intact ne semblait exister que pour afficher des dizaines de regards tous plus douteux les uns que les autres. Une bête terriblement sauvage, éternellement blessée et aigrie. "-Mais encore?" Manda sèchement Maxwell, qui n'appréciait qu'à moitié les dernières paroles de l'expérimenté tueur. Ce dernier, assit en tailleur contre le mur, face à son interlocuteur, posa doucement le dossier sur sa droite puis déclara en souriant : "-Ce n'est plus Jensen qui commande maintenant, c'est vous." Pour ponctuer ses dires, il pointa un doigt accusateur sur le jeune homme."Les hommes sont encore sous le choc de sa disparition, et vous, au lieu de leurs promettre de reprendre le flambeau, vous agissez comme si vous étiez simplement l'un des leurs. -Je ne vois pas où est le mal." Les sourcils de Maxwell s'étaient froncés dès que Slick avait mentionné son pauvre sauveur, désormais réduit à l'état de légume pourrissant dans un lit d'hôpital, avec un grand trou dans la tempe. "-Vraiment? Vous ne voyez pas où est le mal? Quid de vos sermons? -Mes sermons? -"Nous sommes des vengeurs, les terroristes qu'ils méritent."" Singea le sergent, sans se détacher de son sourire. Maxwell se redressa un peu. "-Hé bien quoi? -Ils sont trop intenses, trop violents, ils prennent trop aux tripes si vous voulez, pour que derrière vous ne soyez que le gamin paumé et en colère dont vous avez l'air. Si vous continuez comme ça, des fortes-têtes tenteront de vous faire passer pour un simple beau parleur." Le concerné éclata de rire. "-Si c'est ce que tu penses de moi mon vieux, alors j'ai hâte de voir la suite des évènements ! Pour l'heure, contentes-toi de te souvenir des noms que j'oublie et ne t'inquiètes pas trop pour moi." Ceci dit, Maxwell quitta la salle -et l'appartement- pour fumer une cigarette. Dehors, dans la ruelle, la nuit était tombée depuis longtemps, même si la chaleur de la journée demeurait. Aucune lampe, aucune lune, n'éclairait le goudron chaud au pied du nouvel arrivant, aussi dût-il patienter quelques secondes pour que ses yeux s'adaptent aux ténèbres, avant de descendre l'unique marche de l'entrée et d'allumer sa cigarette. "Des noms que j'oublie". C'était vrai, Maxwell ne connaissait les noms que d'un quart des membres de l'escouade présente ici. Les noms de ceux l'ayant déjà côtoyé en opération ou en entrainement, et de ceux qui sortaient du lot d'une manière où d'une autre. Ca, c'était un détail qui importait vraiment dans son nouveau boulot de leader et, à vrai dire, c'était le seul qui l'inquiétait ne serait-ce qu'un peu. Pas parce qu'il doutait qu'un seul des siens n'hésitent à se sacrifier pour lui si son nom ne franchissait pas convenablement ses lèvres, mais parce que James et Slick, qui étaient tout deux aussi distants que sa propre personne avec les autres martyrs, appelaient tout de même chacun d'eux par leurs prénoms. Si ils en étaient capables, il l'était aussi. Le chef martyr avait grandit et gagné en importance en mimant ce que les plus expérimentés faisaient depuis son arrivée dans les rangs rebelles, et même si maintenant, il était chef, cet apprentissage par mimétisme pouvait encore se révéler utile. Oui. Utile. En silence, Maxwell tenta de se remémorer les visages de l'intégralité de l'escouade. Ils étaient quinze au total. D'abord les têtes connues. Nez en trompette, menton imberbe et sourire narquois : Daniel, ce petit connard blond, chevelu et égocentrique qui l'avait déjà suivi dans trois autres opérations. Tireur d'élite et fin stratège, c'était un bon assistant n'ayant malheureusement jamais sa langue dans sa poche. Sans doute celui que Maxwell connaissait le mieux, il veillait à toujours l'avoir de son coté, car le sniper avait une certaine influence parmi les rangs martyrs. Grand costaud, nez cassé, coupe invraisemblable : Kein "Goliath", l'ami de longue date de l'égocentrique précédemment mentionné. Un titan robuste, bon au corps à corps et aussi peu avare en parole que son acolyte. Sourire franc, regard bleu attendrissant, taille de guêpe : Comment déjà ? Catherine? Quelque chose comme ça. Bon sang, il avait vraiment un problème avec les noms... "-Hey." Maxwell manqua de sursauter à l'entente de ce court salut. Lentement, le chef martyr tourna la tête en direction de son auteur. Les ténèbres n'aidant guère, le fumeur cru discerner, à quelques mètres de là, sur sa droite, une forme humaine. "-Hey." Répondit-il sur le même ton dépourvu de joie. La forme avança un peu, perdant peu à peu son camouflage d'ombre jusqu'à ce qu'un visage apparaisse au milieu de tout ce noir. Un visage de fouine aux yeux cernés, que le martyr connaissait. C'était aussi un membre de l'escouade...Clark? Jeck? Il était presque sûr que ça finissait avec un k...Ou était-ce un t? Mais non ! "-Johan c'est ça?" Risqua-t-il, les dents serrés. "-Ouai." Evidemment, ils s'étaient croisés deux fois, lors de deux opérations différentes ! Un sacré allumé celui-là ! Sa tignasse brune graisseuse lui revenait maintenant. "-T'es pas avec les autres? -Nan." Court silence. Ca ne ressemblait pas du tout au ton d'un type voulant s'amuser avec ses camarades. En fait, c'était plutôt celui d'un pleurnichard. "-Ca ne va pas? -Bof. C'est pour bientôt alors... -Tu flippes?" Nouveau silence. Plus tôt dans la journée, James, Slick et Maxwell lui-même avaient convenu que le meilleur jour pour l'attaque sur l'objectif, qui se révélait être le sous-sol d'un entrepôt désaffecté -si les infos étaient bonnes-, serait le mardi prochain, soit dans trois jours. En effet la météo prévoyait un orage d'assez grande envergure pour masquer quelques coups de feu, et ce genre de détails étaient toujours bons à prendre, surtout lorsqu'on s'attaquait à des mercenaires payés par un radical fasciste. "-Ouai, c'est débile hein? J'ai jamais flippé avant cette opé, je sais pas pourquoi ça le fait maintenant..." Maxwell s'assit sur la marche à l'entrée de la planque. "-On est jamais à l'abri d'un coup de fatigue. Ça passera mon vieux. -C'est pas un coup de fatigue. -Alors quoi?" Johan s'avança un peu en allumant à son tour une cigarette, puis se posa contre le mur en face de son chef. Ce dernier, pour sa part, se contenta d'attendre la réponse, les yeux rivés dans les ténèbres. "-Pour la première fois depuis que je vous ai rejoins, j'ai peur de crever pour rien." Maxwell passa rapidement sa main libre sur son crâne tondu. "-Développes." L'autre, qui n'attendait que ça, porta sa cigarette à sa bouche avant d'entamer sa complainte. "-J'ai l'impression que cette mission ne sert à rien. Vous trouvez que ces mercenaires ressemblent à des enfoirés du SRN ou de l'UNSC? C'est des parasites, comme nous, qui taclent ce foutu système à coup de fusils et de bombes...C'est pas eux, nos ennemis." Le chef marginal remarqua, via la faible lueur de la cigarette de son acolyte, le fin filet de sueur qui s'écoulait de son front et cela l'agaça un peu plus. Cette histoire devait tenir éveiller Johan depuis plusieurs jours, ce qui impliquait qu'il pensait sérieusement ces paroles de lâches. Avec un soupir d'agacement, le martyr rasé de près lui ordonna, d'un geste vif, de poursuivre. "-On a tous jurés de faire couler le sang des salopards de l'UNSC et de mourir en emportant un max avec nous. Des vengeurs, pas des sauveurs, c'est comme ça que les martyrs sont censés fonctionner. Ca va à l'inverse de tout... -Non mais tu te fous de moi?" Maxwell plongea enfin son regard dans celui de son interlocuteur paniqué, qui le soutint avant de répondre. "-Non chef." Le "chef" en question se leva de son siège improvisé et s'avança d'un pas, les bras levés au ciel. "-Alors soit, faisons comme tu l'as dis ! Abandonnons Aaron, l'un de nos meilleurs éléments, aux mains d'un fasciste complètement taré ! Avec un peu de chance, il finira par cracher sa véritable allégeance entre deux ongles arrachés et là, qu'est-ce qu'on dira?" Pas de réponse. "-Mais ces infos valent de l'or ! Une cellule indépendante de reb's, beaucoup plus facile à atteindre que les gros bras de La Cause ! On pourrait même choper une prime en nous en occupant nous même ! L'employeur n'en aura peut-être rien à cirer, mais les mercenaires, eux, ils vont se précipiter sur l'occasion, parce qu'ils se foutent de crever pour rien. Alors ils vont débarquer en masse sur notre astéroïde, descendre tout ce qui bouge, puis se présenter sur terre, avec ma tête sur un plateau, devant les caméras, en affichant des airs de sauveurs de l'humanité, ce qui fera encore de la pub pour la BRC, qui est, au passage, officiellement "avec" l'UNSC. Quelle bonne idée de ne pas être allé chercher le prisonnier nous même, pas vrai Johan? -Et si il dit rien? -Si il dit rien? Alors on aura juste perdu un très bon agent et deux potentielles recrues foutrement plus chevronnées et influentes que nos gars actuel, simplement pour éviter de risquer la vie d'hommes moins compétents. Et dans le doute, bien sûr, on devra quand même changer nos planques, encore, parce qu'Aaron, dernier représentant des premiers martyrs connait tout nos emplacements stratégiques, pas simplement celui de la mine, tous ! Encore une foutue erreur de mon prédécesseur..." Le silence s'installa une nouvelle fois entre les deux hommes, avant d'être rompu brutalement par Maxwell. "-Tu comprends maintenant?" Pas de réponse. "-William et James s'intéressent au bien être de leur vieux copain Aaron. Pas moi, de toute façon j'ai jamais apprécié ses airs de vaillant héros issu d'un autre âge. Si il ne savait pas tant de chose, j'aurais imité La Cause en le laissant aux mains de ce pauvre taré. Mais il sait. Alors je vais le chercher, parce que là où il est, je ne peux pas simplement demander à Daniel de lui coller une balle entre les deux yeux pour le faire taire. James à juste préférer cacher cette vérité sous une fine couche de mission héroïque, pour le moral des troupes. C'est mieux comme ça? Est-ce que ça te rassure, de savoir que finalement, on s'en branle toujours autant de nos collègues?" Johan sourit tristement et fixa le goudron à ses pieds tandis que Maxwell retournait s'asseoir, comme si de rien n'était, son visage affichant de nouveau un faux-air sympathique et détendu. Après cette courte pause, le subordonné ajouta finalement : "-Bizarrement, ouai, ça me rassure... -Alors ça veux dire que tu es aussi cynique que moi." Puis ils se murèrent chacun dans un silence reposant, jusqu'à ce que leurs cigarettes respectives soient terminées. Ensuite, Johan partit rejoindre ses confrères au bar, et Maxwell resta là, assis dans le noir, au beau milieu de rien. | |
| | | Maxwell Valcke Rebelles, Marginal, Electron Libre
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Feuille de personnage Arme n°1 : MA5K Autre Compte : Arme n°2 : Hachette militaire
| Sujet: Re: Le profil bas [rp solo] Dim 10 Jan 2016 - 21:13 | |
| L'entrepôt cible se trouvait au beau milieu d'une zone industriel désaffectée. L'énorme bâtiment aux airs de décors de films d'horreurs se voyait relié aux usines et autres bâtisses du secteur par un énorme sous-sol poussiéreux et labyrinthique, abandonné depuis des lustres pour une obscure histoire de rénovation qui ne viendrait jamais. La surface, principalement composée de gravier et de goudron, ressemblait donc au résultat d'un champ de bataille tant les tas de taules et de morceau de bâtiments détachés étaient présents. Les contours de la zone eux-mêmes, jadis délimité par deux couches de grillages, semblaient désormais difficilement repérables, aussi la direction de la ville la plus proche, New Paris, située a un peu moins de quinze kilomètres à l'Est, avait décidé d'interdire formellement la zone d'accès au civil, pour éviter ainsi tout incident malheureux. Ce qui était drôle, quand on y pensait, puisque cette "sécurité", cette "isolation", avait permit à un fasciste et sa troupe de mercenaire de s'installer ici sans avoir à se soucier du voisinage, avec des otages. "-Daniel? Daniel, tu me reçois?" L'intéressé, allongé sur un tas de gravas d'un peu plus de quatre mètres, déploya délicatement le bipied de son DMR avant de répondre : "-Ouai." La radio demeura silencieuse quelques secondes, durant lesquelles le tireur d'élite en profita pour vérifier une énième fois la propreté de sa lunette de précision. Le fusil rattaché à cette dernière, équipé d'un silencieux et d'un viseur laser éteint sur le coté droit de son museau allongé, voyait sa peinture noire érodée, rayée, griffée, sauf sur son canon, qui avait été changé récemment. Son propriétaire l'utilisait depuis son arrivé chez les rebelles, remontant à six bonnes années, aussi l'outil de mort ne payait, à première vue, pas de mine. Cependant, trois de ses huit chargeurs étaient remplies de balles incendiaires qui, certes, mettaient à mal son silencieux bien plus rapidement, mais promettait une mort à chaque coups au but, lorsque la situation se gâtait. Pour l'heure, le chargeur enclenché ne disposait que de munitions lambdas, pour éviter d'alerter les mercenaires avec les hurlements d'agonie de leurs confrères sentinelles. "-On est en place." Daniel hocha la tête, comme si son chef pouvait le voir là où il était, puis pointa son arme sur le couple de sentinelle postée sur le toit de l'usine en face. Le premier discutait avec le second, tout deux assis sur des tabourets de camping aussi rouillés que le reste de la zone. Le milieu de la lunette vint se poser juste au-dessus du crâne nu du plus éloigné, puis il changea de fréquence radio. "-Je t'attend." Quelqu'un cogna dans son micro, deux fois. C'était le signal. Daniel pressa la détente. La balle entra par l'orbite droite de la pauvre sentinelle, puis traversa l'intégralité de sa boite crânienne en réduisant tout ce qui se trouvait entre elle et la sortie en bouillie rougeâtre, avant de finalement ressortir à l'arrière du crâne, en même temps qu'un nuage de gouttelettes d'hémoglobines. La victime qui, quelques secondes auparavant, discutait tranquillement avec son comparse, fut soudainement prise de soubresauts nerveux, puis s'écroula sans autre forme de procès. Son binôme se leva d'un bond de son siège et tenta d'attraper le fusil d'assaut posé sur le tas de tuile à sa gauche, juste avant qu'une masse d'un peu plus de deux mètres de haut ne surgisse des ombres dans son dos pour lui expédier la pointe d'une lame de quarante centimètre de long en pleine gorge. Depuis son poste de tir, Daniel attendit, en observant avec un intérêt presque malsain, que Kein, son vieux pote, retira finalement sa machette, apparemment coincée entre deux cervicale de la carcasse pas encore tout à fait morte. Le grand type réactiva sa radio juste avant d'y parvenir, faisant ainsi partager à son collègue l'immonde bruit humide accompagnant l'action déjà fort salissante. "-Tout est bon." Le sniper changea une nouvelle fois de fréquence radio. "-Sentinelle abattue chef."
A trois cent mètres de là, dans un fossé rempli de débris industriel, Maxwell répondit en se redressant quelque peu, bientôt imité par les six martyrs dans son dos. "-Reçu, on avance." Aussitôt, le groupe sorti de son couvert pour traverser rapidement le no-man's-land ayant jadis été l'emplacement de deux couches de grillages superposées, pour rejoindre les ténèbres protectrices de l'ombre d'une usine. Au-dessus d'eux, d'épais et noirs nuages commencèrent à pleurer. "-Magnifique timing." Lâcha avec entrain un membre quelconque de l'escouade, que Maxwell ignora en enjambant un projecteur cassé. Ils continuèrent ainsi à longer le mur aussi rapidement et discrètement que possible, sans dire un mot de plus. Cela faisait deux heures que les martyrs attendaient le feu-vert de Daniel et Kein. Le binôme, qui ne voulait rien risquer, avait préféré patienter jusqu'à ce que les sentinelles, qui avaient récemment remplacées le duo de jour, ne se posent et baissent leurs gardes, avant de s'infiltrer et de les neutraliser. Les plus tapageurs s'étaient bien entendus mit à râler, mais les récriminations simultanées des deux chefs d'équipes : Slick et Maxwell, avaient eut le mérite de les faire taire rapidement. Car en effet, il y avait deux équipes. La première, dirigée par le sergent gueule cassé, s'infiltrait par le nord, tandis que la deuxième, actuellement guidée par Maxwell, passait par le sud. La zone à ratisser étant relativement grande, il avait été décidé que se séparer ainsi en deux groupes distincts pour commencer les recherches était, de loin, la meilleure idée. "-Trois types, sortent du bâtiment à gauche, attendez." Ils se stoppèrent et s'agenouillèrent aussitôt. Planquer ainsi, sous la pluie, dans l'ombre, aucun d'eux ne discernaient autre chose que le mur de métal à leur gauche et les tas de débris à leur droite. En face, l'entrée latérale en question, rien d'autre qu'une petite porte rougie par la rouille éternellement entrebâillée, semblait aussi inanimée que le reste de la zone. "-Non, en fait ils sont cinq, ça y est ils sortent." Ils s'allongèrent de concert, et l'épaule gauche de Maxwell se cogna cruellement dans le coin de ce qui avait jadis été une échelle. Le premier mercenaire sortit six secondes plus tard, MA37 posé négligemment sur l'épaule dans le plus pur style cow-boy instable. Deux autres le suivaient de près en discutant, hurlant presque pour se faire entendre malgré le boucan que faisait la pluie sur le toit du bâtiment qu'ils quittaient. Puis finalement, après une demi-minute de nouvelle attente, deux autres encore vinrent se poser contre le mur à coté de l'entrée, sans faire attention aux formes allongées parmi les débris, quelques mètres plus loin. Sans grande surprise, les membres de ce duo-ci n'attendirent pas longtemps avant de mettre leurs armes en bandoulières pour allumer une cigarette et en proposer aux autres. C'est ce moment que choisi le groupe de rebelle pour intervenir. Au moment où Maxwell se levait de son couvert pour se précipiter dans leurs directions, un sifflement bien connus des combattants, provenant de la direction opposée au groupe camouflé, accaparait toute l'attention. La mâchoire d'un des fumeurs tomba à ses pieds, proprement sectionnée par le tir de Daniel, tandis que ses confrères portaient leurs mains à leurs armes et que le deuxième fumeur se faisait fendre le crâne par un coup de hachette particulièrement violent. "-Putain de..."Lâcha l'un des trois encore en vie en déviant d'un revers de poignet le couteau qui se dirigeait vers son coeur. Accaparé par son premier attaquant, il n'eut pas de temps de riposter ou de crier quelque chose avant que sa nuque ne se fasse proprement brisée par un autre martyr, ayant profité de la diversion, pour lui passer dans le dos. Les deux derniers, trop éloignés pour le corps à corps, reçurent deux rafales en pleine poitrine chacun et s'effondrèrent en râlant faiblement pour finalement expirer. "-Pas mal." Cracha Maxwell, sans cesser d'essuyer soigneusement la lame de sa hachette dans le tee-shirt de sa victime. Ils ne se fatiguèrent pas à dissimuler les cadavres, qui avaient de toute façon projetés trop d'hémoglobine sur les murs et le sol, et entrèrent sans un mot, non sans jubiler de ne plus être dehors sous la pluie. Le chef martyr activa sa radio : "-Slick? -Je vous entend. -On a cinq cadavres ici. -Trois autres de notre coté, l'alerte ne va pas tarder. Kein nous a rejoint, on descend, bonne chasse. -Bonne chasse." La liaison COM se rompit alors qu'un bruit de course venant de l'extérieur se faisait entendre. Les deux rebelles postés à l'entrée firent signe au tireur d'élite qui se précipitait dans leurs directions puis verrouillèrent la porte derrière-lui. "-Quel temps de merde !" Comme pour illustrer ses dires, Daniel secoua sa tignasse blonde, projetant ainsi une pluie de gouttelettes autour de lui. Quelques martyrs ricanèrent, mais pas Maxwell. Ce dernier, agenouillé, fixait d'un air sombre l'escalier menant au sous-sol. Le tireur d'élite, une fois ébroué, le rejoignit pour le sortir de sa contemplation d'une bourrade sur l'épaule. "-Bon, tout le monde est là?" Lâcha aussitôt le meneur, en agitant machinalement sa hachette de gauche à droite. "-Ouai. -T'es prêt? -Mais ouai ! -Alors on y va." | |
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